Un Témoin en Guyane, écrivain - le blog officiel

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DE MANAUS À BELEM SUR L'AMAZONE (1)

22/08/2013

Cinq jours et quatre nuits sur le Fleuve-roi

 

Qui n'a pas fréquenté l'Amazone passe à côté de son rêve.

 

Un parcours sur l'Équateur de 1700 km franchis en cinq jours à peu près. Quelquefois moins, quelquefois plus... question de saison.

Le fleuve, comme une mer toujours limoneuse jusqu'à Santarem, se retrouve ensuite parfois divisé en plusieurs bras, chacun alimenté par ses propres igarapés, pour mieux se rejoindre ensuite, encore grossis, pour reformer le fleuve toujours plus majestueux. Jusqu'au delta qui enserre l'Île de Marajo, d´une superficie de près de 50.000 km² (équivalent de la Belgique et des Pays-Bas réunis, la plus grande île fluviale au monde).

 

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Non loin du port, se trouve le marché de Manaus. Poissons, viande, légumes, fruits, il y a des montagnes de tout. Et tout est d'une propreté, pas une mouche ! Encore aujourd'hui je ne me l'explique pas. Et, partout dans le marché ou à sa périphérie, de petites échopes vendent des herbes et des potions aux vertus d'une diversité infinie.

 

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Mais il est temps de se diriger vers l'embarcadère, afin de découvrir notre bateau qui doit appareiller à 16h30. Une heure avant l'heure prévue pour le départ, nous sommes à quai où nous apercevons notre navio, le Nello Correa. Qu'il est beau ! Qu'il est imposant !

 

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Mais il est un peu cabossé, aussi. Les eaux de l'Amazone seraient-elles dangereuses ? Allons ! pas à nous. Nous sommes abordés par de jeunes hommes qui nous proposent, pour une somme peu importante, de nous prendre avec nos bagages dans leur canot afin de faire le tour du bateau et d'embarquer avant tout le monde, pour prendre le temps de nos aises. Nous avons bien fait. D'autres que nous ont eu la même idée. Ils ont bien fait aussi, car...

07-04-11-290-copie.jpgBientôt, c'est la cohue. La passerelle n'est pas encore tendue que des gens enjambent pour monter à bord. Et on se passe de l'un à l'autre, du quai au bateau, au-dessus de l'eau, qui une caisse, qui une pièce d'un meuble en pièces détachées, qui un enfant ou un bébé...

Au milieu des cris et des éclats de rire, des voix hautes et chantantes bien qu'un peu gutturales, chacun se précipite vers l'un des trois ponts du navire, celui du bas étant réservé aux marchandises et aux accompagnateurs d'icelles. Bientôt un enchevêtrement de cordes de hamacs a envahi tout le bateau. Les conversations s'apaisent et se font plus intimes lorsque chacun a pu trouver sa place de sardine dans la boîte. L'on s'interpelle, d'un bord à l'autre, d'arrière vers avant, les interjections se croisent, se renvoient, se mélangent, sans que bientôt on ne sache plus rès bien qui répond à qui. Et cela donne ça :

 

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 Ce sera un peu serré, mais qu'importe. Toujours de la bonne humeur, toujours le sourire ancré sur les visages...

 

Il est bientôt 17h30, et nous ne sommes pas encore partis...

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On nous explique que le bateau doit encore changer de quai pour charger diverses choses, notamment une cargaison de noix du Brésil (noix de Pécan)... Mais il n'y a pas de place au quai désigné et le commandant prend son mal (notre mal !) en patience. Mais cela dure, dure, et finalement notre commandante (prononcez commandjantch) décide de se faire de la place. Il fait prendre un beu de large au Nello Correa, il met en marche arrière, et hop, boum ! un petit coup à gauche, et hop, boum ! un petit coup à droite, et hop ! on s'insère. Vous ne croyez pas ?

 

 

Le chargement peut alors commencer. Des colis hétéroclites, des sacs de noix du Brésil, chargés à dos d'homme, le niveau du bateau 07-04-11-292-copie.jpgs'abaisse. La passerelle qui était inclinée dans le sens de la grimpée sur le bateau est à présent horizontale, puis l'on descend bientôt au lieu de monter à bord...

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Avec tout ça, le temps passe. Sur le pont supérieur, les jeux de carte sont sortis, les dominos frappent la table avec force. Déjà le bar est ouvert -en fait, le comptoir où l'on peut acheter des bières- et la queue s'allonge. Le niveau sonore monte lorsque la télé hors d'âge embarquée à bord se met à diffuser des DVD de musique ringarde, zouk à trois balles avec des nanas qui se dandinent devant l'objectif. Un équilibre s'installe peu à peu entre le niveau des voix et celui de la vidéo. De temps en temps un claquement sec de domino frappant la table déchire la nuit qui est tombée depuis deux bonnes heures. Un coup de sirène, le Nello Correa s'ébranle sous les vivats des passagers qui n'ont jamais montré le moindre signe d'impatience.

À bientôt 21 heures, nous quittons Manaus...

 

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à suivre...

 Toutes les images du voyage, intégralement, dans l'album-photos



22/08/2013
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