Un Témoin en Guyane, écrivain - le blog officiel

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LE NUMÉRIQUE EN GUYANE, OU LA POLITIQUE SANS LES CITOYENS

24/07/2015

Les citoyens pris en otages des échéances électorales ?

Sources : http://www.cberthelot-guyane.fr/

http://www.franceguyane.fr/

et... mon expérience !

 

479.jpgLe 24 février 2014 (il y a seize mois jour pour jour !), le ministre des Outre-mer Lurel, à l'époque, déclarait « Je veux que cela aille vite ». Sans même évoquer le niveau minimal d'équipement des zones blanches, il estimait que l'attribution des fréquences de la 4G en Outre-mer pourrait se faire au mieux avant la fin de cette année (2014). Ensuite, ce serait aux opérateurs de déployer leur réseau (c'est aussi là que ça coince ! NdTémoin). Deux d'entre eux, Orange et Digicel, semblaient être bien avancés sur ce projet. Il faut dire qu'ils attendaient cette nouvelle depuis longtemps. En ce temps, trois ministres, dont Arnaud Montebourg et Victorin Lurel, annonçaient le lancement, avant juin (2014 toujours !), des procédures d'attribution des autorisations de la 4G. La consultation menée de juillet à septembre 2013 auprès des opérateurs et des collectivités avait permis de mettre en lumière la rareté des fréquences disponibles en Outre-mer.

Le ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, déclare que la Guyane ne figurera pas dans l'appel à candidatures qui sera lancé, en principe, cette semaine.

Le ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique a ainsi confirmé que l'appel à candidatures sera lancé dans les jours qui viennent. Mais, a-t-il précisé, que la procédure sera en Martinique, Guadeloupe, La Réunion, Saint-Barthélémy et Saint-Martin. Exit la Guyane. « Nous attendons notamment la fusion des collectivités soit menée à son terme en Guyane avant d'y lancer la procédure (sic, les Guyanais apprécieront) », a expliqué le ministre. Une explication qui ne semble pas convaincre, notamment auprès des opérateurs de la place. Surtout qu'en matière de collectivité, la Martinique se trouve dans la même situation que la Guyane.

L'explication se trouve ailleurs. Dans son dernier rapport d'activités, l'Autorité de régulation des communications et des postes (Arcep) fait état d'un avancement du projet de cahier de charges en Martinique et Guadeloupe. « S'agissant de la Guyane, l'Autorité poursuit ses échanges avec la DGOM (direction générale de l'Outre-mer,  l'administration du ministère) afin de déterminer un dispositif d'aménagement numérique du territoire adapté aux spécificités de ce territoire » , écrit l'Arcep. Il semblerait que le nouveau retard que la Guyane va devoir supporter est le fruit d'un désaccord politique. Dans le cadre de ses procédures, l'Arcep sollicite généralement les collectivités, la Région et le Département en ce qui concerne la Guyane. Les collectivités auraient présenté à l'Autorité deux visions bien distinctes de l'aménagement numérique en Guyane. Le gouvernement aurait préféré botter en touche en attendant d'avoir un seul interlocuteur, la future collectivité. Peut-être qu'Emmanuel Macron, qui est attendu en Guyane vers le 17 août, évoquera le sujet avec les élus guyanais.

 En tout cas, nous comptons sur nos représentants, député(e)s et sénateurs, pour cela !

 Des réactions de nos politiques « de terrain »
 Georges Patient, sénateur-maire de Mana

 Chantal Berthelot, députée de la 2ème circonscription de la Guyane

 
« Je déplore cette « exclusion » de la Guyane qui témoigne en premier lieu de l’incapacité du Conseil Général et du Conseil Régional de Guyane à s’entendre sur une vision et un projet commun d’aménagement numérique du territoire.
 
 
 
Visionner l'intervention de Chantal à l'Assemblée nationale
 

 

Le coup de gueule du Témoin :

Il faudrait peut-être arrêter de traiter la Guyane comme une terra incognita dès lors que l'on s'éloigne de l'axe Cayenne-Kourou (Cayenne pôle politique et Kourou pôle scientifique et commercial). Regardez, MM. Macron, Alexandre et Tien-Long, Madame Pau-Langevin et autres, relevez la tête et regardez plus loin que votre nez. Hors les deux pôles que je décrivais vivent presque les deux tiers de la population guyanaise. Il n'y a donc pas que dans ces deux villes que l'on travaille, il n'y a pas que là qu'on a besoin de l'internet. À titre d'exemple, est-il normal qu'à quinze kilomètres du centre bourg de Mana (commune de dix mille habitants) l'on ne puisse pas être équipé d'internet, même à débit... très ordinaire (512ko ferait déjà le bonheur de beaucoup) ?

Parce que (à ce qu'on nous dit), deux patrons d'exécutif local (Conseil général et Conseil régional) n'arrivent pas à se mettre d'accord sur des priorités, une partie de la population est otage d'enjeux qui sont vraisemblablement plus carriéristes que de service à la population.

Ceci ayant été dit, il n'est pas exclu, tant s'en faut, que Monsieur Macron, ancien banquier dur en affaires, préfère attendre de pouvoir s'adresser à une assemblée unique (prévue pour la fin de cette année) plutôt que de négocier avec deux présidents d'exécutif qui ne sont pas d'accord  entre eux. Ceci entraînant sans doute cela.

 

En l'occurrence, les citoyens de Guyane appellent leurs représentants à trouver un accord au plus vite afin d'éviter, si c'est encore possible, l'écartement de la Guyane du dispositif de transition énergétique et d'équipement numérique.

Les citoyens de toute la Guyane, de l'Île de Cayenne, du Littoral ni de l'Intérieur, ne voteront plus pour des représentants qui ont prouvé à maintes reprises leur incurie à résoudre leurs problèmes.

 

Consultez ici  les livres dont le Témoin en Guyane est l'auteur !


24/07/2015
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