Un Témoin en Guyane, écrivain - le blog officiel

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PEROU : PROJET GAZIER CAMISEA

23/08/2015

À 100 km du Machu Picchu, la vie des Indiens isolés est menacée

Source : http://www.survivalfrance.org/

497.jpgUn gigantesque projet gazier, connu sous le nom de Camisea, se trouve au cœur de leur territoire dans lequel le gouvernement péruvien est actuellement à la recherche de nouveaux gisements de gaz.

La réserve Nahua-Nanti en Amazonie péruvienne est la zone tampon du Parc national de Manu, l’une des régions protégées les plus importantes au monde. Comme le Machu Picchu, le parc est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO et est considéré comme étant plus riche en biodiversité que tout autre lieu sur Terre. Plusieurs tribus isolées vivent dans la réserve Nahua-Nanti : les Nahua, les Nanti, les Matsiguenga, et les Mashco-Piro et, comme tous les groupes isolés, ils dépendent étroitement de la forêt pour leur survie.

C’est dans cette région que se trouvent les immenses concessions gazières de Camisea, le plus grand projet énergétique du Pérou. Les trois quarts de l’une d’entre elles, dite Bloc 88, se situent au cœur de la réserve.

Les hélicoptères se rendant sur le site de Camisea font fuir le gibier dont les Indiens dépendent.

© A. Goldstein/Survival

498.jpgDans les années 1980, des employés de Shell entrèrent en contact avec des membres de la tribu nahua lors de l’exploration pétrolière et gazière de leur territoire.

Etant très peu immunisés contre les maladies du monde extérieur, plus de la moitié des Nahua a succombé aux épidémies.

Depuis 2004, au moins cinq fuites de gaz importantes ont contaminé les sols et les cours d’eau. Les riverains en ont été lourdement affectés.

Camisea est dirigé par un consortium de compagnies gazières géré par la compagnie argentine Pluspetrol regroupant les entreprises Hunt Oil (nord-américaine) et Repsol-YPF (espagnole).

En avril 2012, le ministère péruvien de l’Energie annonçait l’intention du gouvernement de développer l’exploration gazière dans le bloc 88. Ce qui signifie de nouveaux puits, la multiplication des tests sismiques et plus de nuisances pour les Indiens.

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Raya, un aîné nahua. Plus de la moitié de son groupe a été décimé après l'ouverture de son territoire à l'exploration pétrolière.

© Johan Wildhagen/Survival

 

DE PLUS…

Le Pérou a récemment annoncé la mainmise gouvernementale sur un autre bloc dans la région de Camisea qui pénétrera dans la réserve indienne et coupera leur territoire en deux.

 

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Le bloc de Fitzcarrald s'étendra sur le territoire des Indiens isolés, le   coupant en deux.
  © Survival

Le bloc porte ironiquement le nom de Fitzcarrald, le baron du caoutchouc qui a été le premier à ouvrir la région aux compagnies de caoutchouc au XIXè siècle. Le boum du caoutchouc a causé l’asservissement et la mort de dizaines de milliers d’Indiens.

La compagnie pétrolière étatique PetroPeru n’a pas dévoilé ce projet et la population locale n’en a jamais été informée.

En 2003, sous la pression de la Banque interaméricaine de développement, un décret suprême avait été adopté pour renforcer la protection de la réserve Nahua-Nanti. La Banque avait accordé au Pérou un prêt de plus de 75 millions de dollars pour développer le projet Camisea sous certaines conditions. L’une d’entre elles était la promesse qu’aucune nouvelle autorisation d’exploitation des ressources naturelles ne serait accordée. Ce qui signifie que toute nouvelle opération dans la réserve Nahua-Nanti est illégale, conformément au droit international et péruvien.

 

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23/08/2015
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